Partie 4 : La croissance économique

L'investissement est la denrée essentielle de la croissance économique. Sans elle, pas d'augmentation des facteurs de production (capital et travail) et pas de progrès techniques (innovations, inventions). En effet il ne faut pas oublier que les deux facteurs de production sont soumis à la loi des rendements décroissants. La seule manière d'en augmenter leur productivité et l'investissement dans la recherche et développement, donc dans le progrès technique.

Toute explication sérieuse commence par une définition, alors qu'est ce que l'investissement ?

C'est l'achat de biens de production durables. C'est à dire que si vous, moi, une entreprise ou les services publics font l'achat d'un bien qui permet durant 1 année minimum de servir la production, d'en augmenter ou d'en moderniser le capital technique, alors c'est un investissement. Exemple l'achat d'un ordinateur !

Il faut savoir que l'investissement concerne le capital fixe ! C'est à dire l'ensemble des moyens de production qui participent à plusieurs cycles de production que l'on peut appeler : FBCF c'est à dire la Formation Brute de Capital Fixe.

Cette FBCF fonctionne selon deux flux :

1/ un flux positif qui n'est autre que notre investissement brut

2/ et un flux négatif qui correspond tous simplement au vieillissement de notre investissement, c'est à dire l'usure, l'obsolescence, ou le dépassement technique de l'outil.

On compare ses deux flux et on obtient un investissement NET qui permet de connaître les capacités productives d'un pays ou d'une entreprise.

A ne pas confondre :

L'investissement n'est pas l'achat de consommation intermédiaire qui ne serviront qu'une seule fois ! Ce n'est pas non plus « l'investissement financier » qui est en fait un placement financier.

Maintenant que nous avons une idée de ce qu'est l'investissement, nous allons voir les différents types d'investissements qui existent.

Les types d'investissements

Il existe deux types d'investissements : l'investissement matériel et l'investissement immatériel.

1/ L'investissement matériel concerne les acquisitions physiques. On peut distinguer les investissements de remplacement. Le matériel s'use dans le temps et deviennent soit moins productif soit obsolète. Ainsi on remplace les vieux équipements par des nouveaux pour maintenir le capital fixe de l'entreprise. Les investissements de capacité, c'est à dire que l'on va augmenter les capacités de productions par l'achat de nouvelles machines supplémentaires. Puis enfin les investissement de productivité où l'on va intégrer le progrès technique pour rendre la production plus efficace avec les mêmes capacités de production, le rendement est croissant.

2/ L'investissement immatériel correspond aux financements de la recherche et développement, de l'achat de logiciel, de la formation des employés ou encore du marketing.

Ces deux types d'investissements peuvent être effectués par des modes de financement différents. Le financement interne ou externe, lequel dès deux est le plus avantageux ?

Le financement interne ou encore l'autofinancement

L'autofinancement est simplement le fait qu'une entreprise va puiser sur ses propres fonds pour financer ses projets d'investissements. En général pour que cela arrive, l'entreprise doit avoir un excellent excédent brute d'exploitation (EBE). Le mode de calcul est très simple on prend l'épargne brute, on le divise par l'investissement à faire et on le multiplie par 100. (Épargne brute / Investissement x 100 ). Si le taux atteint au minimum 100% alors l'autofinancement est réalisable. Si l'agent économique calcul un taux inférieur à 100% alors il faudra chercher les fonds dans le deuxième type de financement qui est le financement externe.

Le financement externe est le second moyen de financement d'une entreprise ou d'un État. Il s'agit d'aller chercher des fonds auprès d'autres agents économiques pour compléter son auto-financement. Comme vous et moi, pour acheter une voiture ou un bien immobilier, nous allons emprunter à la banque les fonds nécessaires à la réalisation du projet puis rembourser ce prêt dans le temps. On parle ici de financement externe indirect.

Le financement externe direct est réalisé directement sur les marchés financiers par le biais d'émissions d'actions. En effet, une entreprise va émettre des actions sur le marché, si l'entreprise à une bonne image et semble dynamique, ses actions vont grimper et devenir de plus en plus rentable. Les acheteurs vont financer directement les investissements de l'entreprise par l'augmentation de son capital en attendant bien sur un retour sur investissement sur le moyen terme. 

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Les éléments et les déterminants pour le choix du mode d'investissement

Plus les profits sont élevés, plus l'auto-financement est possible mais il faut prendre en compte que plus l'investissement est important, plus les entreprises vont utiliser un financement externe pour réaliser le projet. Il est faut retenir que l'appel de financement externe n'est pas à prendre comme une mauvaise gestion des finances de l'entreprise, bien au contraire, cela peut démontrer un dynamisme certain et ayant à cœur d'être plus performante.

Lorsqu'une entreprise va utiliser le mode de financement externe par emprunt, il faut qu'elle prenne en compte le poids des intérêts de la dette. Un investissement ne promet pas une rentabilité immédiate et il faut donc prendre en compte cette donnée pour s'assurer de bien pouvoir rembourser l'emprunt et ses intérêts. Il faut qu'elle s'assure aussi d'avoir un rendement des investissements qui soit durablement supérieur au taux d'intérêt.

Ainsi l'entreprise doit anticiper la rentabilité de son investissement tout simplement en prévoyant que ses profits seront supérieurs au coût. Un exercice difficile qui demande une certaine prise de risque. En effet, l'anticipation ne peut pas prévoir le changement conjoncturel (baisse de la croissance mondial, ou crise économique), les futures politiques publiques qui peuvent être mauvaises, le cour de la monnaie etc...

Un déterminant de l'investissement (son importance) dépend de la demande effective. Concept keynésien, l'anticipation de la demande effectif va contribuer à l'augmentation de la production et donc de ses moyens de production. A l'inverse, si les agents économiques sentent qu'il va y avoir une crise économique ou une très mauvaise conjoncture alors l'effet peut être inversé. Ils vont anticiper une baisse de la demande et vont donc réduire, pour éviter des coûts de stockages et de production trop élevés, leur production. C'est pour cette raison que les autorités publiques essayent régulièrement de rassurer les marchés pour éviter une vague d'inquiétude et que cette anticipation économique dépressionnaire s'auto-réalise, voire s'aggravent par le comportement des agents économiques. Dans le cas d'une anticipation à la hausse de la demande, il faut toutefois quelques conditions pour que l'entreprise investisse dans l'augmentation des capacités de production : la saturation des capacités de production et l’insuffisance des stocks.

Enfin, le dernier élément important est le taux d'intérêt. En effet, quand vous empruntez à une banque, vous regardez aussi quel est le taux d'intérêt réel que vous allez payer en supplément de votre emprunt net. En général un taux d'intérêt élevé décourage l'investissement. Si par exemple, sur une vision à long terme, la profitabilité est faible voire négative, les entrepreneurs vont plutôt opter pour des placements que des investissements. Ainsi, les entreprises françaises durant les années 90 ont relativement peu investi du à un taux réel d'intérêt trop élevé et ont préféré placer leur capital. Un calcul est donc fait entre deux solutions : l'investissement ou le placement. 

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